I/ Quand le stock devient un mal absolu
Le stock rempli
deux
fonctions :
-
Il
assure la disponibilité
du produit
-
Il
joue un rôle
d’amortisseur ou de tampon entre
des sous-systèmes dont les rythmes ne sont pas synchronisés et pour
lesquels il
existe donc un découplage.
Pour pouvoir
adapter sa
production au marché, il est donc nécessaire
de connaître le marché. Les prévisions sont donc essentielles pour la
logistique, elles découlent d’une remontée d’informations sur ce qui se
vend,
sur ce qui s’est vendu l’année précédente, sur la conjoncture
économique,
éventuellement sur la saisonnalité et d’éventuelles campagnes
commerciales.
Dans le système Toyota, la production est pilotée par ses prévisions ou par des commandes fermes des clients. Les prévisions doivent être les plus fiables possibles puisqu’elles permettent de synchroniser la production et le marché. Des prévisions non fiables conduiraient à réintroduire des stocks inutiles ou induiraient une rupture. Dans un contexte de forte concurrence la rupture est inacceptable. Le stock (inutile) est également inacceptable, il est synonyme de coût et il est porteur d’un risque d’obsolescence des produit puisque les rythmes de vie commercial des produit sont courts. La synchronisation des différents sous systèmes (d’amont ou d’approvisionnement / interne ou de production / aval ou de distribution) requièrent un partenariat avec les fournisseurs, un dialogue ou un partenariat avec les clients, les marchés et une grande flexibilité de l’outil de production.
II/ Les 5 zéro du Toyotisme
La mise en œuvre
d’une
politique
de zéro stock oblige les
entreprises
à mettre parallèlement en œuvre une politique de zéro
défaut : en effet en l’absence de stock les défauts
signifient une rupture. Ceci est vrai dans les sous-systèmes amont,
dans le
sous-système interne. Ce zéro défaut s’applique aux produits ou à la
matière
première et s’applique aussi à la commande et à la livraison. Ce zéro
défaut
renvoi au développement d’une fonction transversale de l’entreprise qui
est la
fonction qualité.
Ce qui oblige la
mise en
place du zéro
délai. En l’absence de stock donc de sécurité le non-respect
d’un délai équivaut à une rupture. Parallèlement, la réduction des
délais
suscite mécaniquement une réduction des stocks. Tandis que
l’allongement du
délai suscite mécaniquement une augmentation des stocks.
Elle induit
aussi une
politique de zéro panne : en
absence de stock donc de sécurité
toute panne dans le système de production par exemple suscite une
rupture.
Parallèlement le manque de confiance dans son système de production
(panne,
incident, machine mal calé). Le zéro panne donné naissance a une
fonction
particulière de l’entreprise, la maintenance dont l’activité se partage
entre
maintenance curative (qui répare les pannes) et maintenance préventive
(qui
évite les pannes). La mise en œuvre du zéro stock chez Toyota s’est
donc accompagnée
de nouvelles pratiques de maintenances préventives qui obligent par
exemple les
opérateurs à ranger et à nettoyer leurs postes de travail.
Enfin le zéro
papier : en l’absence de
sécurité donc de stock toutes les erreurs, et notamment les erreurs de
commande
induisent des ruptures. Hors les saisies
manuelles ou les multiples saisies informatiques de commande avec des
sorties
papiers induisent un grand nombre d’erreurs. C’est ce qui explique que
le
développement du zéro stock se soit accompagné du développement des
outils de
circulation de l’information d’ordinateurs à ordinateurs sans papier.
C’est
ainsi que le zéro stock s’accompagne du développement de l’EDI (échange
de
donnée informatisée).